L’œil de Katrina : les oubliés du naufrage

L’ouragan Katrina est considéré comme l’un des cyclones les plus meurtriers dans l’histoire des États-Unis. L’analyse de cette controverse illustre comment des phénomènes à priori naturels cachent bien souvent des catastrophes humaines. Comment les inégalités socio-politiques ont-elles amplifié la catastrophe de l’ouragan Katrina ?
Tous les regards ont convergé vers la Nouvelle-Orléans suite au passage de l’ouragan. La ville abrite des émotions contrastées, mariant la musique et la fête à la mort, la solidarité à l’indifférence, l’espoir à la résignation. Le naufrage et la noyade symbolisent cette image où deux tragédies, écologique et humaine, évoluent, de manière concomitante, sur un bateau, celui de la ville et de ses environs, coulant sous leur propre poids. L’expérience des victimes de l’ouragan nous enseigne à quel point les inégalités sociétales peuvent mener à de véritables tragédies profondément et durablement ancrées dans les mémoires. Néanmoins, c’est sur la finalité économique que se dresse la démarcation entre deux régimes de vérité. Dans le premier, la reconstruction de la Nouvelle-Orléans repose sur des enjeux économiques matérialisés par des choix techniques symbolisés par les digues, l’exploitation des ressources naturelles telles que le pétrole et les investissements des réassureurs dans les nouveaux quartiers. Dans le second, les émotions des victimes ouvrent la porte à des considérations écologiques et sociales matérialisées par la reconstruction culturelle des quartiers et les changements environnementaux qui affectent le Bayou.

La visualisation immerge le spectateur au cœur de la controverse de Katrina et des émotions ressenties par les victimes depuis la catastrophe. Vous naviguez ainsi dans différents lieux et rencontrez plusieurs protagonistes de la controverse. Le personnage principal guide le spectateur grâce à une caméra subjective au travers d’un paysage marqué par les plaies béantes du passage de l’œil du cyclone.

Réalisation de la cartographie de la controverse [ULB]
Julie Van Ham et Lou Villafranca, avec l’aide de Carl Hahn et Modeste Ntezimana

Réalisation de la visualisation graphique [ESA St-Luc]
Darcy Andriamendrikaindrindra, Michel Roger et Léa Sauvage